ABDOULAYE DIOUF SARR PERSITE ET SIGNE: «On ne peut plus continuer à payer des gens qui ne travaillent pas»



 
Le ministre de la Santé et de l’Action sociale a soufflé le chaud et le froid, hier, à l’Assemblée nationale. Abdoulaye Diouf Sarr a réitéré ses menaces aux syndicalistes grévistes, avant de leur tendre la main pour l’apaisement du climat social dans le secteur de la santé.
 
Le ministre de la Santé et de l’Action sociale ne décolère pas. A la suite de sa déclaration, depuis Mbour, sur de possibles mesures de ponctions sur salaires au détriment des syndicalistes grévistes dans la santé, il a réitéré, hier, sa détermination à mettre en œuvre ses menaces. A l’Assemblée nationale, où il était pour défendre le projet de budget du ministère de la Santé et de l’Action sociale, Abdoulaye Diouf Sarr ne décolère pas. Aux camarades de Mballo Thiam de «And Gueusseum», il dira ceci. «Est-ce qu’on doit continuer à payer ad vitam aeternam des gens qui ne travaillent pas ?», a-t-il interrogé. «Le député Mor Kane a raison. Il faut stabiliser le secteur. La santé doit être un secteur apaisé. Mais nous n’avons jamais rompu le dialogue. Nous travaillons à l’apaisement du climat social dans le secteur de la santé. Nous dialoguerons, mais nous allons respecter la loi», a répondu le ministre Abdoulaye Diouf Sarr au député libéral. «Je lance un appel aux syndicalistes pour qu’ils retournent dans les blocs de santé. Le seul point d’achoppement qui reste est sur le point d’être résolu», a-t-il tendu les bras, par la suite, aux camarades de Dr Bolly Diop. «La Couverture maladie universelle (Cmu) est en train d’être payée. C’est pourquoi il y a eu accalmie ces derniers temps», a ajouté le ministre de la Santé. 
 
5% du budget national
 
«Le budget du ministère de la Santé et de l’Action sociale ne suffit pas. 5% du budget national, c’est insuffisant», a dénoncé le député Mamadou Diop Decroix. Selon lui, au moment où le taux des budgets nationaux de l’Afrique est arrimé à 15% par la Convention de Abuja, le taux de 5% que le Sénégal alloue au secteur de la Santé ne peut régler la question sanitaire. Comme l’a réussi le Rwanda. «On vient de loin. Si on additionne les moyens alloués à tous les secteurs de la santé par le Pse, le Puma et l’apport des partenaires financiers, on est à près de 11%. Nous ne sommes pas encore aux normes de l’objectif d’Abuja, mais nous sommes sur la bonne voie», a répondu le ministre à l’interpellation de Mamadou Diop Decroix qui déplore la modicité u budget national. Autre aspect pour lequel Abdoulaye Diouf Sarr a été interpellé par Toussaint Manga, c’est la question de la dette aux mutuelles de santé dans le cadre de la Couverture maladie universelle. «J’ai commandité un audit de vérification. J’ai trouvé un projet de 2016 pour un montant de 65 milliards. Le mis en cause a été arrêté et doit répondre devant la justice», a révélé le ministre de la Santé et de l’Action sociale. Sur la fuite des cerveaux soulignée par Marie Sow Ndiaye, Abdoulaye Diouf Sarr a déclaré que cela était dû au fait que les «médecins n’étaient pas bien traités. Mais depuis, dira-t-il, cette question est dépassée. L’âge de la retraite a aussi été augmenté, passant de 60 à 65 ans et l’indemnité revue à la hausse». «Il ne faut pas être nihiliste. Il faut saluer les efforts que nous sommes en train de faire depuis quelque temps», a-t-il asséné en guise de conclusion.
Albino MANTANE 
 

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