Le 1er vice-président de l’Assemblée nationale n’a pas été tendre avec le Pr Abdoulaye Bathily. Pour Abdou Mbow, l'ancien secrétaire général de la Ligue démocratique est de la vieille époque, raison pour laquelle il mène la politique d’une manière assez singulière.
La réponse du premier Vice-président à l’Assemblée nationale n’a pas tardé. En effet, suite aux propos du Pr Abdoulaye Bathily, Abdou Mbow lui a apporté une réplique acerbe. Selon Mbow, contrairement à ce qu’avance Pr Bathily, qui affirmait que lors des élections de 2012, Il y avait un esprit Assises nationales qui était né, et qui a insufflé pratiquement toutes les dynamiques politiques et sociales jusque dans les coins du Sénégal, le programme de Macky Sall était basé sur un agenda bien déterminé. Et en aucun cas, les conclusions des assises n’ont été rejetées. «La campagne électorale alors menée par le candidat de la coalition Macky 2012, puis de Benno Bokk Yakaar, n’injuriait en rien les thèmes contenus dans les conclusions des Assises nationales, mais s’était déroulée selon un agenda précis et un timing qui ne dépendait pas justement des accords d’appareils politiques toujours teintés de soupçons de ‘’partage de gâteau’’», soutient Abdou Mbow.
Qui poursuit qu’au contraire, les conclusions des Assises nationales ont été bien prises en compte par le chef de l’Etat. D’ailleurs, elles lui ont permis de créer la Commission nationale de réforme des institutions. «Il n’a pas été question de minimiser l’apport des Assises nationales, dans le changement intervenu en 2012. D’ailleurs, ce besoin exprimé par les Sénégalais de fortifier nos institutions mises à mal par les coups de boutoir que lui avaient portés l’ancien régime, a été pris en considération par le Président Macky Sall qui s’est appuyé sur les conclusions des Assises nationales pour mettre en place la Cnri dont certaines propositions ont été prises en compte pour le Référendum de mars 2016», laisse entendre Abdou Mbow.
Pour le député, s’il ya quelque chose qui dérange encore le Pr Abdoulaye Bathily, c’est bien la victoire de Macky Sall en 2012. «Ils se sont autoproclamés ‘’historiques’’, du fait d’avoir milité à l’époque de Senghor, au 20ème siècle donc, et d’avoir goûté à la lutte clandestine, dont ils ont fait une médaille à s’épingler sempiternellement au revers de leurs costards. La victoire du dernier arrivé dans la course à la présidentielle leur reste au fond du gosier et c’est toujours en s’étouffant qu’ils refont continuellement le match de 2012».
S’adressant au Professeur, Abdou Mbow de laisser entendre que sa manière de faire de la politique archaïque lui fait avancer des idéologies assez particulières. En outre, poursuit-il, une certaine nostalgie de la révolution le pousse à tenir des discours plutôt dangereux. «Le Professeur Abdoulaye Bathily est d’une autre époque et incarne une curieuse façon de faire la politique, nostalgique qu’il est de la pensée unique. Il lui est plus facile d’emboucher les trompettes du catastrophisme et de jouer les Cassandre en martelant sans génie aucun ‘’qu’on va vers l’inconnu, vers le chaos, si on n’engage pas le processus qui a conduit aux Assises nationales’’. Le Professeur Bathily renverse ce cri révolutionnaire qui enhardit les cœurs et fait dire aux révoltés : ‘’Ce n’est qu’un début…Continuons le combat’’. Sa dyslexie politique lui fait dire inlassablement : ‘’Ce n’est qu’un combat…Continuons le début’’», assène Abdou Mbow.
Khadidjatou DIAKHATE