Accusé de faire le tour des plateaux pour défendre la troisième candidature de Macky Sall, Abdou Karim Fofana assume cette posture. Après son travail au ministère, dit-il, il a le droit de faire le tour des plateaux pour défendre les politiques publiques, étant donné qu’il n’a pas besoin d’aller se faire masser ailleurs. Il est aussi revenu sur le cumul de mandats théorisé par le président de Pastef et c’est pour faire remarquer que son «talibé» Birame Soulèye Diop a décidé de prendre son contrepied.
A la suite des interpellations des députés, le ministre du Commerce, de la Consommation et des Pme, Abdou Karim Fofana, au début de ses réponses, a relégué les questions qui motivent le vote de son budget en zone pour arborer son manteau de porte-parole du gouvernement pour solder ses comptes avec les députés de l’opposition. «Avant de commencer, je vais d’abord évacuer quelques questions politiques. Le fait que je sois porte-parole du gouvernement dérange certains, car j’ai l’impression qu’ils ont peur. Pourtant, je ne suis pas le premier à être ministre porte-parole du gouvernement. Tous les jours, après mon travail au ministère, j’ai le droit de faire le tour des plateaux de télés pour défendre la politique du gouvernement d’autant plus que je ne me fais pas masser ailleurs. J’ai un masseur chez moi. J’ai le droit et la Constitution me permet d’être ministre et porte-parole du gouvernement. Si vous ne pouvez pas vous accommoder de cette posture, c’est votre problème, parce que je vais continuer, à chaque fois que de besoin, d’être sur les plateaux pour donner mon avis sur les politiques publiques du Sénégal», charge Abdou Karim Fofana.
A l’en croire, il est libre de donner son opinion sur la marche du pays, sur la presse, entre autres sujets. «Ce que je ne peux pas accepter, c’est l’intimidation ou le terrorisme intellectuel. Pour quelle raison on ne devrait pas parler du mandat au Sénégal ? Si, au sein de votre coalition, vous avez votre avis et vos convictions sur la marche du Sénégal, d’autres personnes, dans d’autres coalitions, ont des convictions contraires. Personne ne vous interdit d’aller occuper les plateaux de télés, mais ne refusez pas aux gens de pouvoir s’exprimer à travers ces plateaux», ajoute le ministre du Commerce.
Encore un incident, les propos volent bas
Avant d’aborder la question qui fâche : «on a vu un maitre coranique théoriser le non cumul de mandats dans son daara. Mais, un de ses talibés, en l’occurrence Birame Soulèye Diop, a pris son contre-pied et a décidé de cumuler deux mandats. Et, personne n’a rien dit», sérine le ministre. Une attaque contre le leader de Pastef à l’origine d’un incident dans la salle des plénières. Houspillé par les députés de l’opposition, le ministre du Commerce a néanmoins bénéficié des applaudissements nourris des députés de la mouvance présidentielle. Ce qui a installé un vacarme indescriptible dans l’hémicycle. «Vous faites hors sujet, revenez sur le rapport», s’élève une voix dans cette cacophonie. Les exemplaires du rapport sont brandis, comme pour rappeler au ministre ses obligations. Ragaillardi d’avoir touché l’égo des députés de l’opposition, Abdou Karim Fofana d’ajouter : «on ne me provoque pas et vous devriez le savoir», dit-il.
Les députés de l’opposition boudent Fofana
Dans ce vacarme qui avait fini de s’emparer de l’hémicycle, le président de l’Assemblée nationale s’est retiré sans pour autant prononcer la suspension, suivi des ministres du Commerce et son collègue des Finances et du Budget. Finalement, après une suspension de quelques minutes la plénière a repris. Mais les députés de Yewwi ont boudé le temps de parole de Abdou Karim Fofana et ne sont revenus dans la salle qu’à la fin de son discours.
M. CISS