A LA RECHERCHE DU PROPRIETAIRE DU QUOTIDIEN «L’EXCLUSIF»: La Dic fait une descente musclée chez Jean Meïssa Diop, perturbe la quiétude de sa famille et présente ses excuses



 
 
La presse serait-elle toujours en danger ? Tout porte à le croire, au  vu des évènements qui se sont déroulés chez le journaliste Jean Meïssa Diop. En effet, ce dernier a reçu à l’aube la visite de la Dic, qui a  mis sens dessus dessous sa maison, à la recherche du propriétaire du quotidien «l’Exclusif», avant de présenter ses excuses 24 heures plus tard. Inédit !  
 
 
 
«Au secours !» Ce cri de désespoir de notre confrère Jean Meïssa Diop l’a poussé, samedi dernier, après avoir reçu la visite surprise et musclée  d’une demi-douzaine  d’agents de la Dic. Ce qui montre à juste titre que le monstre est de retour. En effet, notre confrère, qui a publié un communiqué aussitôt après le départ des éléments de la Division des investigations criminelles, est revenu sur l’incident plutôt insolite que dramatique. «Ma famille et moi venons d'être réveillés de manière musclée par une demi-douzaine d'agents de la Dic recherchant un journaliste et conduite par un certain Diatta et Fall», narre jean Meïssa Diop. Qui poursuit : «ils sont entrés jusque dans ma chambre à coucher après avoir réclamé carte d'identité, toute facture de Senelec, rejeté les factures Sde et Sonatel, regardé ma carte d'identité, fouillé mes tiroirs de commode au motif que la loi leur donne le droit d'entrer chez n'importe qui  de 6 h du matin à 21h, eu une sévère altercation avec mon épouse... Excusez du peu ! Qu'ai-je fait pour mériter cette procédure humiliante  ? Moi, Jean Meïssa Diop, violenté de la sorte pour n'avoir rien fait. On m'envoie la redoutable Division des investigations criminelles, toute vociférante, toute menaçante, l'œil méchant, recherchant un journaliste d'un journal dakarois que je ne nommerai pas». 
Pris au dépourvu et ne sachant que faire, Jean Meïssa s’est étonné quand les agents lui ont demandé de rester à leur écoute pour d’autres questions. «Et après tout ça, on me donne l'ordre de rester à l'écoute de la Dic pour d'autres questions. Et avant de partir,  ils ont fouillé toutes les chambres de la maison ! Voilà une agression sous le couvert de la loi. C'est vraiment trop ! C'est quel pays, c'est quelle police ? Je demande de l'aide ! Que faire ! Quai-je fait ? On me soupçonne d'être un journaliste - ce que je suis», lit-on dans le communiqué. D’ailleurs, il précise que les agents de la Dic l’ont cuisiné avant de quitter les lieux. «Où travaillez-vous ? J'ai travaillé à Walf. Et où encore,  m'a-t-on demandé ? Membre du Conseil national de régulation de l'audiovisuel jusqu'en novembre 2018. Et puis où encore  ? Chroniqueur "Avis d'inexpert" au quotidien L'Enquête... Restez à la disposition de la DIC, m'a-t-on conseillé. Entendu !», relate ainsi le journaliste.
 
 
Le propriétaire du quotidien «L’Exclusif» recherché par la Dic
 
L’information a fait le tour du Sénégal ce week-end et les organisations de la presse se sont toutes offusquées de cette brutalité. Cependant, nos sources renseignent que c’est le propriétaire du quotidien «l’Exclusif» qui est activement recherché par la Dic.
 
 
La police présente ses excuses
 
    
Seulement, quelques heures après le communiqué de Jean Meïssa Diop, la police a publié sa version des faits à son tour. «Dans le cadre d’une enquête ouverte suivant une plainte, les agents de la Division des investigations criminelles se sont rendus, le 29 juin 2019, aux environs de 06 heures, à la cité Mame Dior, aux fins d’interpeller un individu, conformément aux instructions du procureur de la République», notent les services du commissaire Tabara Ndiaye. Qui poursuivent : «c’est ainsi qu’ils se sont rendus dans un immeuble qui leur avait été indiqué comme étant le domicile et l’adresse professionnelle de la personne recherchée. Sur place, leur interlocuteur qui s’est présenté comme étant Jean Meïssa Diop, leur a déclaré que le concerné n’y habitait pas. Parallèlement à l’identification, la recherche s’est poursuivie dans les pièces de l’immeuble». Pour mettre les points sur les «i», la police fait savoir qu’aucune interpellation ou violence n’a été exercée sur les occupants de la maison au cours de cette intervention qui s’est déroulée dans les horaires légales et conformément à la loi. «Toutefois, la Police nationale présente ses excuses à la Famille Diop pour ce malentendu», conclut le communiqué.
 
Samba THIAM

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