7 PARMI LES 47 JEUNES DU VILLAGE DE MAKO CONDAMNÉS À 3 MOIS DE PRISON FERME :Me Abdy Nar Ndiaye parle de justice sélective et de sanction pour les faire taire



 
Parmi les 47 jeunes du village de Mako département de Kédougou, 7 ont été condamnés hier par le juge des flagrants délits de cette région à 3 mois ferme de prison pour association de malfaiteurs, incendie volontaire etc. Dans tous ses états, leur conseil Me Abdy Nar Ndiaye a parlé de «justice sélective» pour faire taire ses clients qui sont des porteurs de voix.
 
 
Il y a de cela une semaine, 47 jeunes de Tomboronkoto, qui protestaient contre la société aurifère PMC, qui exploite le site de Mako, ont tenu une violente manifestation pour réclamer des emplois et un accompagnement. Malheureusement, ils avaient attaqué plusieurs véhicules de la compagnie aurifère et violenté des agents qui se rendaient au travail. Arrêtés et placés sous mandat de dépôt, ils ont été jugés, hier vendredi, en audience spéciale au tribunal des flagrants délits de Kédougou. Après délibéré, 7 d’entre eux ont été condamnés à 2 ans de prison dont 3 mois ferme. Les40 autres prévenus, eux, ont été purement et simplement relaxés. Ils sont poursuivis pour des faits d'association de malfaiteurs, vol en réunion commis la nuit, coups et blessures volontaires ayant entraîné une incapacité temporaire de travail indéterminée, incendie volontaire et entrave à l'exercice d'une profession réglementée. Infractions qu'ils ont contestée à la barre du tribunal.
D'après leur avocat, Me Abdy Nar Ndiaye,«ceci constitue en réalité une justice sélective, parce que l'article 25 de la constitution du Sénégal prévoit que les ressources naturelles appartiennent aux populations et que leur exploitation doit leur faire bénéficier des revenus. Me Ndiaye, qui plaidait pour le compte de tous les mis en cause, a indiqué que ses clients ont protesté aux fins de défendre leurs intérêts. Parlant de «justice sélective» et «qui n'a aucun fondement», il déclare : «je ne comprends pas cette décision que je ne partage nullement et que je ne considère pas, parce que le charme du droit pénal, c'est la preuve contraire. L'interrogatoire d'audience a révélé qu'il n'y a aucune once de preuves pouvant asseoir leur culpabilité. Et les témoins ont déclaré qu'ils ne les ont pas reconnus. Ils ont voulu juste donner une leçon et c'est pour cela qu'ils ont condamné ces 7. Et ces 7 personnes-là, si vous les regardez de près, ce sont les meneurs, les porteurs de voix. Ils ont sélectionnés et sanctionnés, uniquement pour les faire taire alors qu'il leur appartient de défendre leurs terres et leurs ressources, parce qu'elles doivent leur revenir. Ils devaient se battre pour la préservation de leurs intérêts».
 
Fatou D. DIONE
 
 
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