6e REVUE DE L'ACCORD CADRE ENTRE LE FMI ET LE SENEGAL: la masse salariale et les dépenses de sécurité créent une tension budgétaire



L’économie sénégalaise se porte bien, si l’on en croit l’étude de la situation économique du Sénégal par le Fonds monétaire international. Une croissance économique vigoureuse, un taux d’inflation faible, un taux d’endettement raisonnable, mais aussi l’engagement ferme des autorités à atteindre la cible de déficit en 2018, sont les éléments sur lesquels se base le sous-directeur au département Afrique du Fmi Sénégal, pour rassurer sur l’évolution de l’économie sénégalaise.
 
 
Dans le cadre de la sixième revue de l’Accord avec le Fonds monétaire international (Fmi) au titre de l’Instrument de soutien a la politique économique (Ispe), l’équipe de ladite institution a rencontré les autorités sénégalaises en rapport avec le secteur économique pour procéder à une étude de l’économie du Sénégal. Il est ressorti de cette étude qu’il n’y a pas lieu de s’alarmer. Selon Michel Lazare, la croissance reste vigoureuse tandis que l’inflation demeure faible. «La croissance est estimée à 7% alors que le taux d’inflation n’a atteint que 1%, le Pib a été révisé à la hausse d’environ 30%. Le déficit du compte courant de la balance des paiements a toutefois augmenté, en raison de la hausse  des produits mondiaux de base, y compris des prix de l’énergie, et de la hausse de la demande pour les importations», a déclaré le sous-directeur au département Afrique du Fmi.
 
3 des 5 critères respectés
 
A l’en croire, la mise en œuvre du programme de l’Instrument de soutien à la politique économique (Ispe) a rencontré des difficultés en 2017, dans le contexte d’une hausse soutenue des prix mondiaux du pétrole, alors que les prix intérieurs de l’énergie sont restés stables. «Si l’objectif fixé par le déficit budgétaire à fin 2017 a été atteint, une mobilisation insuffisante des recettes a conduit à la réduction des dépenses publiques et aux retards dans les paiements à la compagnie publique d’électricité et au secteur privé. L’objectif relatif au financement net global de l’administration centrale n’a quant à lui pas été respecté. Seuls trois des cinq repères structurels ont été atteints. Pour ce qui est des deux autres, des avancées significatives ont été accomplies par les autorités. Elles ont réduit sensiblement le financement de La Poste par le Trésor au premier trimestre de 2018», affirme-t-il.
 
 
 
Tensions budgétaires à cause de l’augmentation de la masse salariale et des charges d’intérêt et des dépenses de sécurité
 
 
 
D’après M. Lazare, alors que les prix intérieurs de l’énergie au détail sont restés stables, la hausse soutenue des prix mondiaux du pétrole a un impact négatif sur le budget en 2018. Les tensions budgétaires se sont encore accentuées, du fait de recettes inférieures aux anticipations et des augmentations de la masse salariale, des charges d’intérêts et de dépenses de sécurité.
Selon le Fmi, la cible sur le déficit budgétaire prévue dans le programme sera élargie en 2018 de 2,7% à 3,5% du Pib pour faire face aux retards de paiement en 2017 et créer un espace supplémentaire pour les dépenses de sécurité. Cet ensemble des mesures pour accélérer les réformes de la politique fiscale et de l’administration des recettes (0,8% du Pib), maitriser les dépenses d‘investissement non-prioritaires qui sont financées sur ressources intérieurs (1% du Pib) et contenir les dépenses courantes (0,1% du Pib).
 
Dette maitrisée avec l’émission de l’Eurobond de 2,2 milliards
 
Michel Lazare soutient que le Sénégal continue de gérer sa dette prudemment, notamment en mettant de côté le sur-financement de 1,8% du Pib à l’occasion de l’émission récente d’un Eurobond de 2,2 milliards de dollars pour financer le budget 2019. «Des évolutions récentes ont contribué à une amélioration de certains indicateurs d’endettement, comme la baisse sensible de la trajectoire du ratio dette/Pib en raison de la modification de l’année de référence du Pib, ce qui devrait ramener la dette de l’administration centrale a moins de 50% du Pib, un lissage notable du service de la dette après le rachat de 40% de la dette de l’Eurobond 2011 au moyen du produit de l’Eurobond 2018.
 
Pas de dévaluation du franc Cfa
 
 
Interpellé sur les risques d’une dévaluation du franc Cfa, le sous-directeur au département Afrique estime qu’il n’y a pas de quoi s’alarmer, les indicateurs ne sont pas pour le moment sombres.
 
 
Ndèye Khady D. FALL

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