4e Journée nationale de l'élevage: Des organisations appelent à éradiquer les vols de bétail

En cette veille de la célébration de la 4e journée nationale de l’élevage (Jne) nous Aviculture Entreprenariat, Faas Jom/Agir pour l’Aviculture et Front anti Ape anti CFA tenons à nous réjouir et exprimer notre soutien à la position du gouvernement du Sénégal sur le maintien de l’interdiction des importations des produits de volaille.



Trois déclarations ont été faites ces deux derniers mois par les autorités. La directrice du commerce extérieur a dit avant le 25 Octobre 2017 « (…) nous fermerons nos frontières à l’importation de volaille », le ministre du commerce a dit à l’OMC entre le 25 et le 27 Octobre derniers « Les réformes telles que la mise à jour de la réglementation et de la législation sur la filière, la structuration des acteurs en interprofession, le renforcement des capacités des acteurs de la filière visent à atteindre l’efficience permettant la levée, à terme, de cette mesure ».

Le ministre de l’élevage, lors de l’examen de son projet de budget 2018 à l’assemblée nationale en Décembre, a ajouté que « la levée de l’interdiction d’importation de viande de volaille entrainerait inéluctablement dans le contexte actuel, un écroulement de toute la chaîne de valeur avicole » et que « c’est une mesure qui est courageuse, le fait de refuser l’importation de volaille. Cela a permis à des sociétés nationales d’investir dans le secteur. Ils nous envoient des parties de la volaille qu’ils ne consomment pas ».
Avec cette mesure d’interdiction des importations, la filière avicole sénégalaise est passée d’une production :
 
- de volailles de 6 millions en 2005 à 24 millions de têtes en 2013 et 60 millions en 2017 ;
- d’œufs de consommation de 324 millions en 2005 à 519 millions en 2013 à 700 millions en 2017
Avant cette mesure d’interdiction, entre 2000 et 2005, le secteur avicole sénégalais a connu la fermeture de 75% des fermes avicoles et la perte d’environ 7.500 emplois. Quel choix faire ? Pour nous le choix est celui de la protection de la filière avicole sénégalaise.

Des défis doivent être relevés : la disponibilité, la qualité et l’accessibilité des produits de la filière avicole. La filière avicole sénégalaise doit proposer aux citoyens sénégalais des produits avicoles suffisants, soucieux de leur santé et de l’environnement et aux prix accessibles à tous pour contribuer à l’éradication de l’insuffisance alimentaire qui a touché plus de 3 millions de sénégalais en 2016, à l’éradication de l’émigration irrégulière qui a affecté au moins 16 sénégalais qui ont tenté de traverser la mer Méditerranée pour entrer irrégulièrement en Italie ces deux dernières années, réduire la mortalité des Pme qui est de 64%, participer à pourvoir en emplois…Mais également de l’existence de certains nouveaux acteurs non nationaux dans l’élevage de volailles et des difficultés et de la disponibilité foncières pour les aviculteurs. Que ce soit au Maroc, en Algérie, en France ou ailleurs, ce sont les nationaux de ces pays qui pratiquent l’aviculture et contrôlent les filières avicoles.

Le Sénégal ne doit pas être une exception contre ses aviculteurs, les autres acteurs, les 50.000 emplois directs et indirects de la filière avicole et le peuple. C’est pourquoi, après le conseil interministériel sur le financement de l’élevage tenu le jeudi 14 décembre 2017, nous demandons à rencontrer le ministre de l’élevage auxquels nous suggérons la tenue d’une rencontre avec les acteurs de la filière pour discuter de toutes ces questions et voir la place que celles-ci auront dans le plan de développement 2017-2021.
 
Le Samedi 23 décembre 2017 sera célébrée la 4e édition de la Journée nationale de l’élevage autour du thème : « Quelles stratégies pour l’éradication du vol de bétail, pour une stabilité sociale et économique renforcée ? ». Ce thème se justifie parce que les pertes pour l’économie nationale liées au vol de bétail sont estimées à plus de 2 milliards de franc Cfa. Nous Aviculture Entreprenariat, Faas Jom/Agir pour l’Aviculture et Front anti Ape anti CFA posons alors la question : comment se fait-il que de 2014, date de la signature par le président Macky Sall, à maintenant, aucune édition de la Jne, aucun conseil interministériel, aucune grande rencontre nationale réunissant le gouvernement, les acteurs de l’élevage, du commerce, les consommateurs…n’a discuté ni avant ni après sa signature de l’Accord de Partenariat Economique (APE) entre l’Afrique de l’Ouest et l’Union européenne (UE) dont l’impact en termes de pertes pour l’économie nationale est estimé à 37.500.000.000 fois les pertes liées au vol de bétail dès la première année d’application de l’APE et 120.000.000.000 fois à partir de la 20e année ?

C’est pourquoi nos organisations demandent au ministre de l’élevage, au gouvernement d’instruire les acteurs de l’élevage ainsi que tous les autres citoyens des impacts de l’APE. Si pour 2 milliards de pertes le gouvernement du Sénégal estime qu’il faut réfléchir sur Quelles stratégies pour l’éradication du vol de bétail pour une stabilité sociale et économique renforcée ? nos organisations estiment que pour 240 milliards de pertes de recettes budgétaires il est aussi temps de réfléchir à Quelles stratégies pour l’éradication de l’APE, pour une stabilité sociale et économique renforcée ?

Le Sénégal a un déficit de 7.000 policiers. Justement, comment le gouvernement va-t-il assurer la sécurité du bétail et éradiquer le vol de bétail avec un budget dont 240 milliards de franc Cfa vont servir à subventionner les marchandises en provenance de l’UE au lieu de servir à la sécurité des sénégalais et de leurs biens ? Est-il raisonnable que le budget du ministère de l’élevage soit au Sénégal de seulement 22,305 milliards de franc Cfa alors que le gouvernement signe un accord qui va lui faire perdre 240 milliards de franc Cfa par an ?
 
Dakar, le 21 décembre 2017
 
-Aviculture Entreprenariat
-Faas Jom/Agir pour l’Aviculture
-Front anti Ape anti CFA
 
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