Depuis 4 mois, le premier cabinet d’instruction fonctionne au ralenti. Seules les affaires urgentes sont gérées par les autres cabinets qui se substituent ainsi au Doyen des juges d’instruction qui n’est toujours pas désigné. Et pendant tout ce temps, les droits des autres détenus sont violés de manière flagrante et dans l’indifférence. Parmi tant d’autres détenus, la dizaine de Sénégalais inculpés dans l’affaire de la cocaïne découverte au port de Dakar, 238 kilogrammes précisément, en juin 2019. Ibrahima Thiam alias Toubey et Cie souffrent de ne pouvoir bénéficier de liberté provisoire et de voir leur chance d’être jugés dans les plus brefs délais s’éloigner de jour en jour.
Depuis que Feu Samba Sall a été rappelé à Dieu, personne n’a été désigné pour le remplacer et faire fonctionner correctement le 1er cabinet d’instruction. Cela fait déjà 4 mois. Pourtant, à la dernière estimation, le 1er cabinet enregistrait 500 dossiers. C’est dire que des centaines de détenus attendent aujourd’hui avec impatience qu’un juge d’instruction soit nommé à ce poste afin de voir leur dossier avancer. Dans ce lot, Mamadou Diouf, Ibrahima Thiam alias Toubey et Cie, qui ont été inculpés dans une affaire de cocaïne découverte au port de Dakar, en 2019. Ces seuls Sénégalais qui sont encore en prison dans cette affaire voient chaque fois leurs demandes de mise en liberté provisoire rejetées.
En fait, selon une source proche de l’affaire, même s’il est étonnant, voire incompréhensible que les étrangers, notamment les Allemands et Italiens, puissent bénéficier de liberté provisoire et quitter même le pays, dans ce genre d’affaire, c’est quasiment impossible d’avoir même un contrôle judiciaire. Mais, il y a pire, suffisamment pour que ces compatriotes puissent s’estimer malchanceux, car, après des contestations sérieuses, certains espéraient même pouvoir faire l’objet de non-lieu total et le juge Samba Sall avait déjà terminé son enquête. Seulement, feu Samba Sall n’a pu finir et prendre une ordonnance définitive. Du coup, ils sont obligés d’attendre qu’un juge soit nommé, que ce dernier prenne le temps de s’imprégner de ces 500 dossiers etc. Ce qui fait qu’ils ont encore plusieurs mois à attendre encore. Et dire que pendant ce temps, les étrangers qui étaient interpellés dans cette affaire se la coulent douce hors du pays.
Les autorités doivent en tout cas régler au plus vite ce problème, ne serait-ce que pour tenter de respecter un peu les droits de ces personnes détenues.
Alassane DRAME