Jeremiah Johnson ; Bryan Black ; Dustin Wright ; La David Johnson. Ces noms ne disent certainement rien aux Sénégalais. Pourtant, la mort de ces quatre soldats américains, qui sont tombés sur une «embuscade terroriste» début avril 2017 au Niger, et qui avait déclenché un scandale politique majeur à Washington, en raison du peu d’informations fournies aux Américains sur les opérations militaires des États-Unis en Afrique, a peut-être quelque chose à voir avec le Sénégal. Et alors que les familles des militaires tués continuent de réclamer la vérité, des documents obtenus par «Les Échos» renseignent que l’armée américaine a récemment engagé ou continue de mener des opérations secrètes dans plusieurs pays du continent. Et le Sénégal n’a pas échappé à ces missions secrètes de l’Us Army. Loin de là. L’armée américaine a mené des opérations secrètes au nombre de 36 dans plusieurs pays d’Afrique subsaharienne, dont le Sénégal. C’est en effet ce que rapportent des documents. D’ailleurs, les documents sont corroborés par une liste du Pentagone divulguée en ligne en novembre. Mais, également par des entretiens réalisés et publiés par des médias américains. Ces opérations secrètes ont concerné la Mauritanie et le Sénégal en Afrique de l’Ouest ; la Somalie et Djibouti en Afrique de l’Est ; la Libye et la Tunisie au nord du continent ; le Gabon et la République démocratique du Congo au centre du continent. Si ces opérations secrètes choquent l’opinion américaine, c’est qu’il s’agit de missions qui se sont déroulées ou continuent de se dérouler dans des pays que le gouvernement américain ne reconnaît pas officiellement comme des zones de combat. Mais, les troupes américaines sont néanmoins engagées dans des combats et risquent d’avoir des blessés ou mort d’homme. Ainsi, selon les documents, les militaires américains ont participé à six missions en Somalie, six au Niger, quatre en Libye et au Kenya, trois au Cameroun et au Tchad, deux en République centrafricaine, à Djibouti, au Mali, en Mauritanie et au Sud-Soudan et un au Burkina Faso, en RDC, au Gabon, au Ghana, au Sénégal, aux Seychelles, en Tunisie et en Ouganda. Une liste loin d’être complète.
Concernant les types de mission, ils vont des opérations psychologiques du commandement des opérations spéciales conjointes à la surveillance électronique, en passant par les missions de soutien au programme américain de guerre par drones. Il y a également des opérations de sécurité maritime et de lutte contre la piraterie, des programmes de «conseil et d’assistance» pour les forces de maintien de la paix locales, des opérations de sauvetage et de raid aérien des forces d’opérations spéciales, d’attaques contre des cibles terroristes de grande valeur et, surtout, des programmes dits «127e». Ce dernier programme est constitué de missions dirigées par des unités des forces spéciales américaines, utilisant des unités d’élite du pays-hôte pour lutter contre le terrorisme ; les forces locales recevant une formation poussée et opérant avec des équipements américains.
Les opérations énumérées ont commencé depuis 2010 et bon nombre d’entre elles se poursuivent jusqu’à présent.
Comme semble le prouver la récente sortie, en mars dernier, du chef par intérim du Pentagone, Patrick Shanahan, qui a déclaré à la commission des services armés de la Chambre qu’il n’était pas satisfait de l’examen par l’ancien secrétaire à la Défense, Jim Mattis, de l’embuscade lancée en octobre 2017 par Tongo Tongo, qui a tué quatre soldats américains et cinq soldats nigériens, pris dans une embuscade par une milice affiliée à Daesh, lors d’un raid sur le sanctuaire d’un seigneur de guerre.
4 opérations concernées au Sénégal
Pour ce qui est du Sénégal, pas moins de quatre opérations qui sont concernées. Il s’agit des opérations «Junction Rain», « Juniper Shield», «Objectif Voice» et «Odyssey Resolve». «Junction Rain» est un effort de sécurité maritime dans le Golfe de Guinée impliquant des équipes d'arraisonnement des garde-côtes africains et américains, opérant à partir de navires de la marine américaine ou de forces africaines. En 2016, les équipes hybrides ont mené 32 arraisonnements, entraînant 1,2 million $ en amendes perçues pour plus de 50 violations maritimes, ainsi que la récupération d'un carburant diesel qui avait été saisi par des pirates. L'année dernière, des opérations avec les marines sénégalaise et capverdienne ont abouti à au moins 40 arraisonnements - principalement des navires de pêche - et à une amende de 75.000 dollars US pour deux infractions en matière de pêche. Cette opération avait comme base principale Dakar.
«Juniper Shield» pièce maîtresse de la lutte antiterroriste
«Juniper Shield» est une opération parapluie de la mission qui a abouti à l'embuscade meurtrière au Niger. «Juniper Shield» est la pièce maîtresse de la lutte antiterroriste menée par les États-Unis dans le Nord-ouest de l'Afrique et couvre 11 pays : Algérie, Burkina Faso, Cameroun, Tchad, Mali, Mauritanie, Niger, Nigeria, Sénégal et Tunisie. Sous «Juniper Shield», les équipes américaines se sont relayées tous les six mois pour former, conseiller, assister et accompagner les forces locales partenaires, dans la conduite d'opérations contre des groupes terroristes, notamment ISIS-Afrique de l'Ouest, Boko Haram, Al-Qaida et ses affiliés. Pour cette mission, également, Dakar a été utilisée comme base, de même que plusieurs autres villes africaines.
«Odyssey Resolve» des vols de renseignement, de surveillance et de reconnaissance contre l'État islamique
Pour ce qui est de «Odyssey Resolve», il s’agit d’une autre composante de la campagne d'opérations spéciales de frappes aériennes contre l'État islamique de 2016 dans la ville libyenne de Syrte. L'Opération «Odyssey Resolve» consiste en des vols de renseignement, de surveillance et de reconnaissance. C'était en cours à partir de février 2018. Une fois encore, Dakar est sur la liste des villes qui ont servi de base à l’armée américaine.
«Objective Voice» pour lutter contre l'extrémisme violent
La capitale sénégalaise a également servi de base à l’opération dite «Objectif Voice». Il s’agit d’efforts d'information visant à lutter contre l'extrémisme violent, en exploitant les capacités des médias de manière à encourager le public à rejeter les idéologies extrémistes. Coordonné avec d'autres agences gouvernementales, cet effort de propagande comprenait des «jeux de la paix pour les jeunes» au Mali, un projet de film dans le nord du Nigeria et une «variété de plates-formes de messagerie, telles que African Web Initiative, pour contester les points de vue de groupes terroristes». «Objective Voice» est de ces opérations qui se poursuivent encore aujourd’hui.
Sidy Djimby NDAO
Concernant les types de mission, ils vont des opérations psychologiques du commandement des opérations spéciales conjointes à la surveillance électronique, en passant par les missions de soutien au programme américain de guerre par drones. Il y a également des opérations de sécurité maritime et de lutte contre la piraterie, des programmes de «conseil et d’assistance» pour les forces de maintien de la paix locales, des opérations de sauvetage et de raid aérien des forces d’opérations spéciales, d’attaques contre des cibles terroristes de grande valeur et, surtout, des programmes dits «127e». Ce dernier programme est constitué de missions dirigées par des unités des forces spéciales américaines, utilisant des unités d’élite du pays-hôte pour lutter contre le terrorisme ; les forces locales recevant une formation poussée et opérant avec des équipements américains.
Les opérations énumérées ont commencé depuis 2010 et bon nombre d’entre elles se poursuivent jusqu’à présent.
Comme semble le prouver la récente sortie, en mars dernier, du chef par intérim du Pentagone, Patrick Shanahan, qui a déclaré à la commission des services armés de la Chambre qu’il n’était pas satisfait de l’examen par l’ancien secrétaire à la Défense, Jim Mattis, de l’embuscade lancée en octobre 2017 par Tongo Tongo, qui a tué quatre soldats américains et cinq soldats nigériens, pris dans une embuscade par une milice affiliée à Daesh, lors d’un raid sur le sanctuaire d’un seigneur de guerre.
4 opérations concernées au Sénégal
Pour ce qui est du Sénégal, pas moins de quatre opérations qui sont concernées. Il s’agit des opérations «Junction Rain», « Juniper Shield», «Objectif Voice» et «Odyssey Resolve». «Junction Rain» est un effort de sécurité maritime dans le Golfe de Guinée impliquant des équipes d'arraisonnement des garde-côtes africains et américains, opérant à partir de navires de la marine américaine ou de forces africaines. En 2016, les équipes hybrides ont mené 32 arraisonnements, entraînant 1,2 million $ en amendes perçues pour plus de 50 violations maritimes, ainsi que la récupération d'un carburant diesel qui avait été saisi par des pirates. L'année dernière, des opérations avec les marines sénégalaise et capverdienne ont abouti à au moins 40 arraisonnements - principalement des navires de pêche - et à une amende de 75.000 dollars US pour deux infractions en matière de pêche. Cette opération avait comme base principale Dakar.
«Juniper Shield» pièce maîtresse de la lutte antiterroriste
«Juniper Shield» est une opération parapluie de la mission qui a abouti à l'embuscade meurtrière au Niger. «Juniper Shield» est la pièce maîtresse de la lutte antiterroriste menée par les États-Unis dans le Nord-ouest de l'Afrique et couvre 11 pays : Algérie, Burkina Faso, Cameroun, Tchad, Mali, Mauritanie, Niger, Nigeria, Sénégal et Tunisie. Sous «Juniper Shield», les équipes américaines se sont relayées tous les six mois pour former, conseiller, assister et accompagner les forces locales partenaires, dans la conduite d'opérations contre des groupes terroristes, notamment ISIS-Afrique de l'Ouest, Boko Haram, Al-Qaida et ses affiliés. Pour cette mission, également, Dakar a été utilisée comme base, de même que plusieurs autres villes africaines.
«Odyssey Resolve» des vols de renseignement, de surveillance et de reconnaissance contre l'État islamique
Pour ce qui est de «Odyssey Resolve», il s’agit d’une autre composante de la campagne d'opérations spéciales de frappes aériennes contre l'État islamique de 2016 dans la ville libyenne de Syrte. L'Opération «Odyssey Resolve» consiste en des vols de renseignement, de surveillance et de reconnaissance. C'était en cours à partir de février 2018. Une fois encore, Dakar est sur la liste des villes qui ont servi de base à l’armée américaine.
«Objective Voice» pour lutter contre l'extrémisme violent
La capitale sénégalaise a également servi de base à l’opération dite «Objectif Voice». Il s’agit d’efforts d'information visant à lutter contre l'extrémisme violent, en exploitant les capacités des médias de manière à encourager le public à rejeter les idéologies extrémistes. Coordonné avec d'autres agences gouvernementales, cet effort de propagande comprenait des «jeux de la paix pour les jeunes» au Mali, un projet de film dans le nord du Nigeria et une «variété de plates-formes de messagerie, telles que African Web Initiative, pour contester les points de vue de groupes terroristes». «Objective Voice» est de ces opérations qui se poursuivent encore aujourd’hui.
Sidy Djimby NDAO