28 avertissements, 102 mises à pieds, 26 licenciments: les travailleurs flétrissent la gestion du King Fahd par Racine Sy



 
Les syndicalistes de l’hôtel King Fahd Palace sont amers. 28 avertissements, 102 mises à pied, 26 licenciements, 22 personnes conduites à la retraite à l’âge de 56 ans et 28 démissions, c’est le triste bilan qu’ils imputent à l’actuel gestionnaire de l’hôtel King Fahd Palace, Mamadou Racine Sy. Arborant de brassards rouges, le personnel de l’hôtel a crié «Y en a marre» pour dénoncer la gestion nébuleuse de l’hôtel. Les travailleurs exigent le respect de leurs droits et demandent des éclaircissements par rapport aux terrains à eux octroyés par l’Etat du Sénégal.
 
 
Les travailleurs du King Fahd Palace ont battu le macadam pour dénoncer la manière dont l’hôtel est géré. D’après Véronique Ndour, secrétaire générale des délégués du personnel, la situation devient invivable. «Nous souffrons ici. Nous venons travailler par obligation et non par envie. Les demandes d’explication sont distribuées comme des bonbons dans l’hôtel. Elles n’ont même plus de valeur», peste-t-elle. Avant de poursuivre : «les sanctions sont abusives. Pour un oui ou un non, on licencie les travailleurs. Il n’y a pas de hiérarchie de sanctions au King Fahd Palace. Le problème est sérieux. Il y a un véritable cancer dans notre lieu de travail».
Selon les syndicalistes, il y a eu 28 avertissements, 102 mises à pied, 26 licenciements, 22 personnes conduites à la retraite à l’âge de 56 ans et 28 démissions.
 
Des séjours gratuits dans des suites chaque week-end
 
D’après les grévistes, Racine Sy veut régner en maitre absolu et, par conséquent, il écarte tous ceux qui le dérangent. Et toute cette gestion solitaire aurait fait perdre beaucoup d’argent à l’hôtel, qui n’a presque plus de gros clients. «Il n’existe presque plus de compagnies aériennes au King Fahd. Et Racine Sy ne fait rien pour attirer les clients. Toutes ses actions sont contre son personnel, mais surtout dans la complaisance faite aux politiciens qui y résident sans payer. Plusieurs ont des séjours gratuits dans des suites chaque week-end», révèlent-t-ils.
 
200 demandes d’explication, des mises à pied, plus de 26 licenciements…
 
Pour la secrétaire générale des délégués du personnel, la situation actuelle est la goutte d’eau qui a fait déborder le vase. «Plus de 200 demandes d’explications ont été distribuées en 6 ans, des mises à pied, plus de 26 licenciements, sans compter les démissions. Aujourd’hui, il y a une chasse aux sorcières au King Fahd, malgré le rappel de l’Inspection du travail», explique-t-elle.
 
Les terrains offerts par l’Etat toujours confisqués par la Direction
 
Ce que les grévistes réclament aujourd’hui, c’est l’acquisition des terrains déjà subventionnés par l’Etat. «Nous voulons nos terrains dans les plus brefs délais», clame Véronique Ndour. Pour elle, il faut que la Direction apporte des éclaircissements par rapport à leurs biens. «On ne veut plus ce jeu entre la Socabeg et la Direction. Aucun des engagements n’a été respecté. Il nous a changé de promoteur, la Socabeg, à qui la Direction dit avoir versé 1,2 milliard, alors qu’aucun travailleur n’a reçu une parcelle. Nous mettons en garde la Direction du King Fahd», martèle-t-elle.
Les syndicalistes ont aussi demandé à travers des pancartes le recrutement des anciens journaliers.
Face à cette situation, les travailleurs de la boite demandent au Président, par ailleurs gros client de la boite, de trouver une solution pour sauver l’hôtel. Nos colonnes restent ouvertes à la Direction de l’hôtel.
 
Khadidjatou DIAKHATE (Stagiaire)
 

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