15 ANS DE TRAVAUX FORCES REQUIS CONTRE IBRAHIMA SY POUR TRAFIC DE DROGUE: L’accusé se défausse sur la police



 
15 ans de travaux forcés avec une amende de 10 millions frs Cfa, c'est la peine requise, hier, par le procureur de la Chambre criminelle de Dakar contre Ibrahima Sy, comparaissant pour trafic de drogue. L’accusé, trouvé dans sa maison avec 26 kilogrammes de chanvre, a indexé, en partie, la police. Son sort sera fixé le 20 novembre prochain. 
 
Père de 7 enfants, Ibrahima Sy a été une fois condamné à 2 ans d'emprisonnement ferme pour trafic de drogue. Mais, au lieu de se repentir, il a récidivé, du moins, selon le procureur qui l’accuse encore pour les mêmes crimes. En effet, sur réquisitoire définitif du chef du parquet et à la suite d’une ordonnance de renvoi du magistrat instructeur, Ibrahima Sy a encore comparu, hier, devant la Chambre criminelle, pour trafic de drogue. Bien connu des fichiers de la police, Ibrahima Sy a été alpagué à Thiaroye, à son domicile, avec 26 kg de chanvre indien conditionné. La police a également trouvé 20.000 F sur lui. La drogue, l’argent ainsi qu’une moto avec laquelle il se déplaçait pour mener ses activités illicites, ont été saisis et mis sous scellés.
Interrogé sur les faits, l'accusé, qui avait fait des aveux circonstanciés devant les enquêteurs, reconnaissant que la drogue lui appartenait et qu’il l'avait obtenue d’un certain Alé Diongue, a fait une volte-face à 180°. A la barre de la Chambre criminelle, il a nié en bloc, avant de pointer un doigt accusateur sur la police. En effet, Ibrahima Sy n’a pas hésité à mouiller les agents enquêteurs. «J’ai des précédents avec la police, parce que je leur offrais de l’argent pour pouvoir exercer tranquillement mon commerce. J’ai été arrêté parce que j’ai mis fin à ma collaboration avec eux», tente-t-il de se dédouaner. Cependant, ses allégations n'ont pas convaincu le procureur qui estime que l'accusé a adopté une «ligne de défense bizarre et curieuse», qui consiste à «jeter l'opprobre sur la police». Ainsi, il a requis à son encontre 15 ans de travaux forcés avec une amende de 10 millions frs Cfa.
Cependant, dans sa plaidoirie, l'un des avocats de la défense, en l'occurrence Me Ndèye Fatou Sarr, a soutenu que son client comparait sur la base de «simples déclarations consignées dans le procès-verbal», qui, à l’en croire, ne peuvent pas constituer des preuves. Pour la robe noire, ce sont les enquêteurs qui ont fabriqué ces déclarations. L’avocat a demandé l’acquittement de son client, au bénéfice du doute. Dans le même sillage, son confrère Me Amadou Diallo d'ajouter : «il a fait de graves déclarations et on s’attendait à ce que le ministère public nous dise qu'on peut ne pas accorder du crédit à ce qu’il a dit et qu'une enquête sera ouverte». Il renchérit : «il vous a dit avoir mis fin à sa collaboration avec ces policiers dans son entreprise criminelle. Et que c'est pour cela qu'il est attrait ici. Le doute est sérieusement permis dans cette affaire». Pour conclure, Me Diallo a demandé une application bienveillante de la loi au cas où le Tribunal estimerait qu'il est coupable. Au terme des débats, le juge a renvoyé les parties au 20 novembre 2018 pour son délibéré.
Fatou D. DIONE 
 
 

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