10 ANS DE PLUS SUR LE CONTRAT DE CONCESSION POUR LA BAISSE DES TARIFS DU PÉAGE: Les usagers de l’autoroute à péage crient au scandale et exigent un audit



 
«Une énième arnaque !» Voilà comment l’annonce de la baisse des tarifs du péage a été accueillie par les membres du Collectif citoyen des usagers de l’autoroute à péage (Ccuap). Ces derniers, qui ont fait face à la presse, hier, révèlent que cette baisse cache le prolongement du contrat de concession de 10 ans, avant d’exiger un audit des retombées économiques du péage. 
 
La baisse des tarifs de l’autoroute à péage dissimule une arnaque qui ne dit pas son nom. En effet, même si cela a été accueilli comme une bonne nouvelle par certains usagers du péage, les membres du Collectif citoyen des usagers de l’autoroute à péage (Ccuap) soutiennent que ces changements concernent uniquement les sorties de Sébikotane et celle de Toglou. Plus grave, renseigne le Ccuap, «nous avons appris que  cette diminution de 1000 F Cfa aura pour conséquence la prolongation du contrat de concession de 25 ans à 35 ans». Dès lors, ils dénoncent «une énième arnaque de la société Eiffage-Senac» et demandent «la publication du nouveau contrat négocié par l’Apix au nom des contribuables sénégalais, conformément à la loi de décembre 2012 portant Code de transparence des finances publiques». Ainsi, «au regard des décisions injustes et préjudiciables à l’économie de notre pays, aux nombreux usagers impactés par la cherté de l’autoroute à péage», le Collectif liste un certain nombre de problèmes sur cette baisse fictive, tout en soumettant des mesures à prendre pour le bien des usagers. D’abord, ils déclarent : «le nouveau contrat proposé à l’Etat du Sénégal par la société Eiffage-Senac est inique et dangereux pour l’économie du Sénégal». 
Selon Cheikh Oumar Sy et Cie, les péages qui ont subi la baisse des tarifs n’ont pas un impact réel sur la grande majorité des  usagers quotidiennement affectés par les prix excessifs de l’autoroute à péage. Le Ccuap souligne aussi que «la baisse n’a pas pris en compte les populations de Pikine, Guédiawaye, Thiaroye, Mbao, Keur Massar, Bargny et Rufisque, qui sont les plus impactées par les tarifs de l’autoroute à péage et ses externalités négatives». Sans oublier de signaler que «le tarif doit être davantage réduit jusqu’au prix maximum de 1500 F Cfa sur les trajets Dakar-Thiès/Dakar-Mbour et que les usagers de l’autoroute à péage sont toujours dans l’attente de l’amélioration de la sécurité et l’installation d’un système d’éclairage pour une meilleure visibilité nocturne». 
 
Pour un audit objectif des retombées économiques de l’autoroute à péage
 
 
D’ailleurs, le Ccuap exige «un audit objectif des retombées économiques de l’autoroute à péage». En clair, ils veulent que cet audit délivre «une information juste et vraie sur les retombées effectives de l’autoroute à péage depuis le démarrage de l’exploitation». S’agissant du contrat de concession, le collectif estime que les communes impactées par le passage de l’autoroute à péage doivent être associées à la renégociation dudit contrat, «afin de pouvoir percevoir des redevances annuelles et participer à la surveillance de la gestion de l’infrastructure». 
Pour finir, Cheikh Oumar Sy et Cie proposent que le gouvernement respecte son engagement de créer l’agence de gestion des autoroutes du Sénégal et qui doit être confiée aux Sénégalais ; que le président de la République renonce immédiatement à la signature d’un nouveau contrat qui implique une rallonge de la durée de la concession et exige une réduction substantielle des tarifs en respectant la limite maximale proposée ci-dessus sur la base d’une évaluation comparative des pratiques dans le monde». 
Samba THIAM

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